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Mickaël Llodra : "Aujourd'hui, c'était mieux que bien, c'était très bien !"

Mickael, vous avez semblé tendu en début de partie…
Dès le début, quand je suis rentré dans la salle, je tremblais. Je voulais aller directement à ma chaise après la Marseillaise. J'ai eu du mal à chanter, je ne sais même pas si j'ai chanté. Mais le fait d'avoir Guy à côté, et puis surtout Fabrice après chaque point qui est là, qui te pousse, eh bien, ça te sort de l'eau. Ca te permet de rester bien, même si au début, j'ai fait un petit peu dans ma culotte !
(expdrrrrrrrr>>manue!)

Que vous a dit Guy après la perte de votre engagement dès le premier jeu ?
Rien de spécial : "Continue, c'est pas grave." D'ailleurs, on en avait un peu parlé hier avec Guillaume Raoux, qui m'avait dit : " T'en fais pas, au début, les deux premières balles hautes tu vas les enquiller, c'est normal. " Donc, ça m'a un peu rassuré. Et puis, le fait de me faire breaker dès le début, je me suis dit : "C'est normal, finalement c'est arrivé, on n'en parle plus !"

A quel moment avez-vous réussi à vous libérer ?
J'ai eu la chance de faire un très, très bon retour à 2-1, 30A. Je fais un retour de revers gagnant, ensuite, Fabrice fait le jeu. On se retrouve à 2 partout. C'est mieux que de courir après le score. Revenir immédiatement dans la partie, c'était bien. Et par la suite, notre niveau de jeu a monté crescendo au fil du match.

Vous avez réussi un point incroyable au début du troisième set…Oui, oui, c'est un point un peu bizarre. Je ne sais pas trop ce qui se passe. Je reviens, la balle est sur moi, je la tape, bon voilà. C'est vrai que pendant deux sets, on jouait très bien, il n'y avait pas trop de déchets dans notre jeu. Et puis, on a deux balles de break pour mener 2-0 au début du troisième. On les rate, c'est comme ça. Mais on sentait qu'ils n'avaient pas envie de prendre trois sets à zéro. Ils ont voulu gagner cette manche. Mais ce qui a fait notre force aujourd'hui, c'est que l'on n'a pas lâché. Par rapport à l'attitude, on leur a montré qu'on avait plus envie qu'eux de gagner ce match.

Les Tchèques se sont quand même un peu réveillés au troisième set…
On a eu un peu plus de mal pour gagner nos jeux de service au troisième set. Ils ont commencé à se régler, à relancer plus souvent. C'était pas facile. Mais on a su gagner 6-4 au troisième.

Pensez-vous qu'il vous faudra à nouveau gagner votre place pour une éventuelle demi-finale ?
Evidemment, il y a tellement de joueurs en France capables de jouer la Coupe Davis. Déjà, il faut gagner un point demain, et puis après on verra. La saison est longue. La demi-finale ne se déroulera qu'au mois de septembre. Il peut s'en passer des choses d'ici là. Il y a Arnaud (Clément) qui est là, Cédric (Pioline), Julien (Boutter), on est plein de joueurs à pouvoir postuler à une place en Coupe Davis.

QUESTION - « Mickaël, l’équipe de France va affronter Roddick et Blake en simple. Quelle sont leurs forces ?

MICKAEL LLODRA - Roddick s’appuie sur un gros service et une frappe très lourde. Je l’avais joué chez lui, à Delray Beach, et je dois dire que j’avais pas mal souffert, même si je n’étais pas passé loin de la victoire. Sébastien (Grosjean) et Arnaud (Clément) devront bien retourner, puis le faire bouger car il n’est pas très à l’aise sur terre battue, notamment sur les contre-pieds. Je fais confiance aux gars, on en a déjà parlé et je n’ai pas de souci par rapport à ça. Quant à Blake, je l’ai rencontré sur gazon et c’est complètement différent que sur terre battue. C’est un joueur qui a un très grand coup droit. Il faudra faire attention, surtout quand il se décale, un peu comme « Seb » (Grosjean). Je pense qu’Arnaud, de son côté, peut vraiment l’étouffer physiquement avec son petit jeu de jambes et ses courses vers l’avant. Je n’ai pas trop d’inquiétude. Maintenant, c’est la Coupe Davis et donc vraiment très particulier.

QUESTION - En ce qui vous concerne, on risque de vous voir en double avec Fabrice Santoro. Depuis le début de la saison, vous formez une équipe séduisante, qu’on a plaisir à voir jouer. Vous avez l’air de prendre du plaisir avec Fabrice sur le court…

LLODRA - J’espère que je pourrai effectivement jouer avec Fabrice. Si c’est le cas, ce sera une immense joie, parce qu’on aime bien jouer ensemble et qu’on s’apprécie également en dehors du terrain. Cela donne vraiment envie de se dépasser et de réussir ensemble une belle performance.

QUESTION - Quelle est la force de votre équipe ?

LLODRA - On se complète bien : Fabrice a beaucoup d’expérience avec son toucher, ses lobs et ses balles dans les pieds qui en ont déjà agacé plus d’un. Quant à moi, je suis plus explosif, avec également un peu plus de force. Notre équipe marche bien pour le moment et j’espère que cela durera.

QUESTION - Jouer cette demi-finale de Coupe Davis à Roland-Garros change-t-il quelque chose pour vous ?

LLODRA - Comme je le répète, pour l’instant, l’équipe n’est pas faite. J’espère jouer bien sûr, car je dois avouer qu’il serait vraiment impressionnant de rentrer sur le court Philippe-Chatrier avec 15 000 spectateurs majoritairement français. Cela ne me fait pas peur. J’ai vraiment envie de faire partie de cette équipe, de jouer samedi et de remporter le point du double.

QUESTION - Justement, quels sont, selon vous, vos atouts pour participer à ce double samedi ?

LLODRA - Malgré la dernière rencontre (NDLR : France - République Tchèque, à Pau, en avril dernier), il n’était pas facile pour Guy (Forget) de me sélectionner. Mais avec les blessures de plusieurs joueurs cet été, dont celle de Nicolas Escudé, il y avait moins de choix possibles. Beaucoup de joueurs sont capables de jouer en double, comme par exemple Arnaud (Clément) ou Nicolas (Escudé) qui récupère doucement mais qui est en forme. Pouvoir jouer avec Fabrice, chaque semaine, donne cependant plus de repères à Guy (Forget). Mais il n’est jamais évident pour le capitaine de choisir. On verra donc bien ce qu’il décidera…

QUESTION - De leur côté, les Américains devraient aligner Todd Martin et James Blake en double. Ne trouvez-vous pas qu’ils forment une paire redoutable ?

LLODRA - Effectivement, cela sera très dur pour le double français qui aura du fil à retordre face à eux. Je les ai vus jouer à Cincinnati, où ils étaient très impressionnants. Il faut quand même dire que les conditions étaient différentes de la Coupe Davis : le tournoi se jouait sur dur, avec beaucoup moins de spectateurs et de pression. Ce sera donc une toute autre histoire à Roland-Garros. En ce qui concerne les joueurs français, ils seront remontés à bloc, comme les Américains. C’est une bagarre permanente qui s’annonce samedi.

QUESTION - Quelle est la force de la paire Todd Martin - James Blake ?

LLODRA - Un peu comme dans toutes les bonnes équipes, ils se complètent bien : James Blake a un bon service, une bonne volée et un très bon coup droit. Todd Martin a, quant à lui, beaucoup d’expérience. C’est un très bon joueur, aussi bien double qu’en simple. Ils sont aussi très motivés pour gagner cette Coupe Davis.

QUESTION - Les paires française et américaine se ressemblent beaucoup : un joueur expérimenté associé à un plus jeune. Qu’en pensez-vous ?

LLODRA - C’est vrai qu’elles se ressemblent beaucoup. Mais il y a des Français et des Américains, et peut-être l’un des deux camps qui voudra un peu plus gagner que l’autre… »